Récidive des béances dentaires antérieures traitées par appareils orthodontiques avec et sans thérapie orofaciale myofonctionnelle (TOM)* JoAnn Smithpeter (a) et David Covell, Jr (b)

Publié par Denis Massé le

Par Denis Massé

Denis Massé

Je vous suggère ici la traduction d’un article anglophone paru dans le Am J Orthod Dentofacial Orthop, 2010 May;137(5):605-  14. En cas d’ambiguïté, veuillez vous référer à l’article original.

 Denis Massé HD* ; Institut dentaire international, 2018

 (a) Orthophoniste et myologiste orofaciale certifiée, pratique privée, Lac Oswego, Minerai; adjointe à la Faculté, Portland State University, Portland, Oregon.

(b) Professeur agrégé et président, Département d'orthodontie, Oregon Health & Science University, Portland, Oregon.

Partiellement financé par le Comité de recherche sur la myologie orofaciale (John P. Howland, président), qui a cessé ses activités et a fait don de sa trésorerie à la Portland State University Foundation. Les conclusions préliminaires ont été présentées à la Convention annuelle de l'Association Internationale de Myologie Orofaciale, le 17 juin 2005, à Vancouver, Colombie-Britannique, Canada. Les auteurs ne signalent aucun intérêt commercial, propriétaire ou financier dans les produits ou sociétés décrites dans cet article. Demande de réimpression à: JoAnn Smithpeter, 3931 SW South Shore Blvd, Lake Oswego, OR 97035; courrier électronique, spchpathpc@comcast.net. Présenté, juin 2007; révisé et accepté, juillet 2008. 0889-5406 / 36,00 $ Copyright 2010 par l'American Association of Orthodontists. doi: 10.1016 / j.ajodo.2008.07.016

Introduction : La correction et la rétention à long terme des béances antérieures sont des préoccupations importantes pour les orthodontistes et leurs patients. Dans cette étude, nous avons étudié l'efficacité de la thérapie orofaciale myofonctionnelle (TOM) en regard du maintien de la fermeture des béances en conjonction avec un traitement orthodontique.

Méthodes : L'échantillon inclus 76 sujets présentant des occlusions dentaires antérieures ouvertes référés en TOM avant, pendant ou après la récidive du traitement orthodontique. La cohorte expérimentale était composée de 27 sujets ayant reçu un traitement en TOM et un traitement ou retraitement orthodontique. La cohorte de contrôle comprenait 49 sujets qui avaient des antécédents de traitement orthodontique avec rechute de la béance. Le surplomb vertical a été évalué par un professionnel de la TOM ou par un orthodontiste de 2 mois à 23 ans après le retrait des appareils fixes. Les mesures ont été comparées avec des tests t.

Résultats: rechute du surplomb vertical : Les récidives moyennes étaient de 0,5 mm (variations de 0,0 à 4,0 mm) dans le groupe expérimental et de 3,4 mm (variations de 1,0 à 7,0 mm) dans le groupe témoin, une différence cliniquement et statistiquement significative (p \ 0,0001).

Conclusions : Cette étude a démontré que la TOM en conjonction avec un traitement orthodontique s’avérait être très efficace pour maintenir la fermeture des béances antérieures traitées en orthodontie lorsque comparé avec un traitement orthodontique uniquement.

Les orthodontistes sont généralement d'avis que les patients présentant des béances antérieures représentent des défis à traiter et que les rechutes sont courantes après un traitement orthodontique, qu’il soit effectué seul ou combiné à une chirurgie orthognathique.1-21 La littérature orthodontique décrit diverses méthodes de traitement et de rétention visant à réduire les risques de récidive. Parmi celles-ci sont compris les appareils fonctionnels et fixes, 9,11 les éperons et trappes, 12,20,22 les élastiques, 15,17 les fils de rétention, 23 l’intrusion molaire, 15 la chirurgie orthognatique, 2,4 les extractions, 3 la glossectomie partielle, 6 et la thérapie orofaciale myofonctionnelle.24-41 Les chercheurs citent la position ou l'activité de la langue comme raisons de la difficulté à obtenir une stabilité à long terme de la correction des béances antérieures.9,12,13,18-2

Dans cet esprit, de nombreux auteurs ont déclaré que la TOM ou d'autres exercices de musculation et d'accoutumance pourraient s’avérer utiles; Pour d’autres, les avantages de la TOM demeurent discutables.3,9,12,15,18,21,22,42-50 Les raisons citées pour le manque d'enthousiasme pour la TOM dans les pratiques orthodontiques comprennent (1) l’espace limité au cabinet pour offrir ce service, (2) l'absence de ressources suffisantes en TOM, (3) la difficulté et le temps requis,51 (4 une formation inadéquate, (5) l’espoir que la fonction suivra la forme, (6) la croyance qu'il n'y a pas assez de preuves scientifiques appuyant la TOM, 18,50,52,53 et (7) le fait que toutes les ressources en TOM n’ont pas la même expertise et que de là, les résultats sont imprévisibles.12,29 Il est clair que des recherches supplémentaires doivent être publiées dans la littérature orthodontique afin d’évaluer l’efficacité de la TOM pour le traitement des béances dentaires antérieures.

Le tableau I énumère 22 études ayant documenté les résultats du traitement des béances antérieures, il est divisé en 3 sections. La première section montre le pourcentage de sujets qui ont récidivés dans 11 études totalisant 1416 sujets

Tableau 1

n'ayant pas utilisé de TOM. La deuxième section représente 4 patients d’études de cas qui ont reçu une thérapie de langue avec des appareils orthodontiques et 5 qui n’avaient que des appareils orthodontiques seulement. Ces 9 patients ont été rapportés comme n'ayant eu aucune rechute. La troisième section énumère 4 études qui documentent la quantité de fermeture de la béance antérieure avec TOM seulement, chez 195 patients.

Les définitions d’une béance dentaire varient. Chase26 la définit comme une condition caractérisée par un espace entre les surfaces occlusales et incisives des dents maxillaires et mandibulaires lorsque la mandibule est amenée en occlusion habituelle ou centrée. Ferguson53 a déclaré qu'au Royaume-Uni, une béance dentaire antérieure est décrite comme une absence de surplomb vertical entre les incisives maxillaires et mandibulaires, alors qu'une supraclusion incomplète présente un surplomb vertical, mais les incisives mandibulaires ne parviennent pas à entrer en contact avec leurs antagonistes ou avec le palais. Il a également noté que, aux États-Unis, les deux conditions ont été appelées béance antérieure, mais, avec une béance vraie, il est impossible de réaliser un contact incisif alors que cela peut parfois être accompli lorsque la mandibule est portée en protrusion chez les patients présentant des supraclusions incomplètes. Dans notre étude, la béance antérieure a été définie comme étant l’incapacité des incisives inférieures d’entrer en contact avec leur dents antagonistes ou le palais lorsqu'observées avec les dents postérieures en intercuspidation maximale et sans contact des incisives lors des mouvements d'excursions.

Dans cette étude, nous avons comparé des sujets ayant été traités avec orthodontie seulement vs ceux traités avec orthodontie combinée avec TOM; nous avons utilisé les données rétrospectives de la pratique d'une thérapeute orofaciale myofonctionnelle (J.S.)a. Le but était d'évaluer si l'achèvement d'un programme en TOM avant la suppression des appareils orthodontiques diminue le risque de rechute des béances antérieures corrigées.

MATÉRIEL ET MÉTHODE
Tous les sujets ont été référés par des orthodontistes à un cabinet privé de TOM en raison d'une béance dentaire antérieure avec malocclusion Angle Classe I ou Classe II. La béance a été mesurée au nombre entier le plus proche comme étant la distance verticale entre les bords incisifs des incisives centrales mandibulaires et la surface linguale des incisives maxillaires ou du palais. Aucun sujet ne pouvait contacter les incisives en plaçant la mandibule en protrusion, ajustant ainsi le critère d'une vraie béance antérieure selon Ferguson.53 Le groupe expérimental de patients avec traitement orthodontique et TOM a été comparé avec le groupe contrôle qui n’avait reçu qu’un traitement orthodontique.

La cohorte de contrôle se composait de 49 patients référés par 28 pratiques orthodontiques pour une évaluation en TOM après récidive orthodontique. Il était composé de 15 sujets masculins et 34 féminins d'âge moyen de 17 ans et 8 mois (SD, 7 ans et 9 mois, 10-41 ans) lors de l’évaluation pour l’examen en TOM. Lors du retrait des appareils, 44 (90%) des sujets du groupe contrôle ont été signalés par leurs orthodontistes comme ayant une occlusion antérieure ayant été fermée; 3 sujets étaient restés ouverts de 0,5 à 2,0 mm (moyenne, 1,2 mm), et 2 sujets n'étaient pas fermés mais la quantité de surplomb au moment de la décharge n’avait pas été enregistrée. Quatre-vingt-quatre pour cent (84%) des sujets avaient remarqué que leur occlusion s'ouvrait dans les 2 ans suivant la fin du traitement, bien que seulement 58% avaient professionnellement été mesurés dans les 2 années suivant le traitement. Le

Figure 1

temps entre le traitement orthodontique actif et l'examen en TOM variait de 2 mois à 23 ans (moyenne, 3 ans 11 mois; SD, 5 ans 11 mois; Fig. 1). La distribution de la quantité de rechute chez les sujets témoins était relativement symétrique par rapport aux sujets expérimentaux (Fig 2). Quarante-cinq des 49 sujets témoins n'ont pas été revus à la pratique en TOM, alors que 4 patients ont choisi de recevoir un retraitement orthodontique avec TOM et ont donc aussi fait partie de la cohorte expérimentale.

Le groupe expérimental comprenait 27 sujets venant de 20 pratiques orthodontiques qui avaient été référés pour TOM avant ou pendant le traitement orthodontique. Il était composé de 5 hommes et 22 femmes avec un âge moyen de 14 ans 1 mois (SD, 6 ans 5 mois; intervalle, 8-38 ans) lorsque la TOM a été complétée entre 1981 et 2003. Quatre sujets avaient rechutés suite à un traitement orthodontique (du groupe témoin ci-dessus), et 23 sujets n'avaient pas d'antécédents de traitement d'orthodontie fixe. Les patients ont été traités par un thérapeute myologiste dans 1 pratique qui a utilisé une approche standardisée telle qu’indiquée par le premier auteur (J.S.). Ils ont été réévalués de 5 mois à 20 ans (moyenne, 6 ans 2 mois; SD, 4 ans et 2 mois) après le traitement orthodontique (Fig 3). Leur âge lors du suivi de l'expérimentation était pour le groupe expérimental de 14 à 39 ans (moyenne, 20 ans 3 mois; SD, 6 ans et 5 mois); 96% des patients ont été mesurés un minimum de 2 ans après leur dernière visite de TOM. Les mesures du surplomb vertical ont été faites par un thérapeute en TOM ou un orthodontiste.

Tous les examens initiaux et finaux incluaient une revue des histoires médicales et dentaires, la mesure de la quantité de béance antérieure, des photographies

Figure 2

 Figure 3

intraorales frontales, et la documentation des caractéristiques physiologiques buccales y compris la posture habituelle des lèvres (ouverte ou fermée), le patron de déglutition de la langue (protrusive ou palatine), la position de repos de la langue (basse et antérieure ou palatine), les habitudes buccales (succion des doigts, mordillement ou succion des lèvres, ou aucune), de même que les déviations phonétiques. La récitation de l'alphabet et les habilités de conversation ont été analysées afin de vérifier l’acuité des mouvements de la langue et des lèvres lors de la prononciation.

Chaque élément évalué avait une note d’une valeur de 0 à 4; la somme plaçait les sujets par catégorie selon un dysfonctionnement qui était léger, modéré, sévère ou profond. Pour le groupe expérimental, le plan de traitement de TMO consistait en la prescription sélective d’exercices (49 options d'exercices) pour la normalisation des muscles orofaciaux au repos, lors de la mastication, de la déglutition et de la phonation.

Les exercices, similaires au programme correctif de Weiss et Van Houten,41 ont été imprimés et filmés pour pratique à la maison. Le nombre d'exercices et de sessions de TOM pour chaque patient ont été déterminés selon l’exhaustivité des troubles de la parole, des habitudes orales, des conditions médicales, de la motivation du patient et de la réponse aux exercices (variation ; 1-32 sessions, moyenne, 14 +/- 8). À chaque visite, le thérapeute myofonctionnel a évalué la motivation du patient et la conformité des exercices. Lors de la dernière session de TOM, l'examen original a été refait.

La quantité de rechute a été quantifiée cliniquement et la moyenne comparée entre les groupes. Afin d’analyser si il y avait un biais systématique entre les 2 professionnels, les mesures effectuées par les thérapeutes myofonctionnels et les orthodontistes ont été comparées. Les mesures du surplomb des sujets expérimentaux ont été comparées avec leurs mesures d'origine et avec ceux du groupe témoin. Dans la cohorte expérimentale, la différence dans la réduction des béances chez les sujets qui n'avaient pas reçu de traitement orthodontique a été comparée aux sujets ayant subi un retraitement orthodontique. 

Figure 4 

Basé sur le modèle de Kim et al,23 suggérant que l’âge pourrait être un facteur, les sujets qui étaient plus jeunes que 16 ans après la TOM ont été comparés aux plus âgés. La différence dans la réduction de la béance et la récidive a également été comparée selon le sexe. L’influence des erreurs phonétiques corrigées vs non corrigées ont été étudiées afin de déterminer l'effet sur la récidive. Les corrélations ont été faites entre le nombre de sessions de TOM et la béance initiale, les habitudes orales, les erreurs d'élocution et les récidives.

Pour la comparaison de la diminution de la béance et de la récidive, les tests t ont été utilisés, avec le niveau de signification fixé à P <0,05. L'analyse de la covariance a été utilisée pour comparer les temps entre le retrait des appareils orthodontiques et l'examen en TOM dans la cohorte de contrôle, et entre l'achèvement de la thérapie TOM et le suivi dans la cohorte expérimentale. L’analyse de la régression linéaire et le coefficient de corrélation ont été utilisés pour identifier les caractéristiques liées à la récidive dans la cohorte de contrôle et la quantité de réduction de la béance et de la récidive dans la cohorte expérimentale.

 

RÉSULTATS

La comparaison entre les mesures faites par les thérapeutes myofonctionnels vs les orthodontistes lors du suivi a démontré que les 2 ne différaient pas statistiquement. Les différences de récidive entre la cohorte expérimentale (traitée avec l'orthodontie et la TOM) et la cohorte de contrôle (traitée avec l'orthodontie seule) telles que démontrées par les tests t étaient statistiquement hautement significatives (P < 0,0001, Tableau II). La distribution de la récidive chez les sujets du groupe témoin était relativement symétrique (Fig 2, intervalle: 1-7 mm, moyenne: 3,4 +/- 1,3 mm).

Tableau 2

Dans le groupe expérimental (figure 2), 17 des 27 sujets (63%) n'avaient pas de récidive mesurable; 9 avaient une récidive de 1 mm et 1 avait une récidive de 4 mm. Ainsi, la rechute des sujets expérimentaux était faible. Dans l'ensemble, le groupe expérimental a démontré une récidive de la béance de 0,48 +/- 0,8 mm (Tableau II). La quantité de réduction de la béance était de 1 à 8 mm (moyenne, 3,6 +/- 2,0 mm), et 63% des sujets expérimentaux avaient une réduction de 100% de la béance (Fig 4).

La réduction moyenne la béance dans la cohorte expérimentale ne différait pas significativement entre les sujets traités et les sujets retraités (P = 0,33). Les sujets de moins 16 ans à l'achèvement de la TOM avaient une plus grande réduction moyenne de la béance que ceux de plus de 16 ans (P < 0,05), mais les plus jeunes avaient aussi des béances plus grandes au début (moyenne, 4,65 vs 2,71 mm). Le sexe n'était pas significativement associé à la quantité de réduction de la béance. La correction des désordres phonétiques n'était pas significativement associée à la quantité de réduction de la béance (P = 0.33) ou de la récidive (P = 0.16). Le nombre de sessions de TOM était associé à la gravité du trouble orofacial myofonctionnel, de la motivation, et de la conformité aux exercices, mais n'était pas relié à la stabilité du surplomb. Il n'y avait pas de corrélation entre nombre de séances, la béance initiale, le nombre d’habitudes orales, le nombre d'erreurs phonétiques, ou la quantité de récidive. Cependant, les erreurs phonétiques diminuaient significativement lorsque le nombre de sessions augmentait (P \ 0.01).

Dans le groupe contrôle, le temps moyen entre le traitement orthodontique actif et l'examen en TOM était 3 ans 11 mois (Fig 1). Dans le groupe expérimental, le temps moyen entre l'achèvement de la TOM et l'examen en TOM de suivi était de 6 ans 2 mois (Fig 3). Le temps écoulé entre l'achèvement de la TOM et le suivi dans le groupe expérimental était significativement plus long que le temps entre le traitement orthodontique actif et l'examen en TOM dans le groupe témoin (P < 0,05). Les mesures initiales de la béance dans le groupe expérimental variaient de 1,0 à 8,0 mm (moyenne, 4,1 +/- 2,1 mm). La quantité de réduction de la béance au suivi variait de 1,0 à 7,0 mm (moyenne, 3,6 +/- 2,0 mm). Il y avait une forte corrélation entre les quantités de béances initiales et la quantité de réduction au suivi (r = 0,92; P < 0,001).

Dans le groupe contrôle, 74% des sujets avaient des habitudes orales, alors que lors de l'évaluation finale des sujets du groupe expérimental, la prévalence des habitudes orales a été réduite de 55% à 0%. Pour les erreurs phonétiques, 82% du groupe témoin en avaient, alors que ceux du groupe expérimental les avaient réduites de 90% à 26% des sujets. Les sons typiquement mal articulés par les deux les groupes étaient l, s, z, t, d, n, sh, ch et j. La position de repos de la langue et la déglutition étaient normales à l’évaluation finale chez tous les sujets du groupe expérimental.

DISCUSSION
Les résultats de cette étude démontrent une nette différence entre les résultats des sujets avec béance antérieure alors qu'ils sont traités avec l'orthodontie seule comparés à ceux traités avec l'orthodontie et la TOM. L’observation importante étant que la récidive dans la cohorte expérimentale traitée avec l'orthodontie et la TOM (0,48 +/- 0,8 mm) était significativement moindre que celle dans la cohorte de contrôle traitée avec orthodontie seule (3,38 +/- 1,3 mm; P < 0,0001; Table II). En plus des 23 sujets ayant reçu une TOM avant ou pendant le traitement orthodontique, les surplombs restaient aussi stables chez les 4 sujets qui avaient déjà reçu un traitement orthodontique, avaient récidivés, et avaient ensuite été retraités avec TOM.

Contrairement aux conclusions de Kim et al, 23 qui n’ont trouvé aucune différence significative dans la récidive des sujets âgés de plus ou de moins de 16 ans, notre étude a démontré que, chez les sujets plus âgés, la réduction de la béance était moindre, et la stabilité du surplomb était plus grande que chez les sujets plus jeunes. Parce que dans cette étude, la béance moyenne était plus grande chez les sujets plus jeunes, la quantité de réduction était plus susceptible de présenter une différence en réponse à la la TOM et au traitement orthodontique par rapport à la situation initiale sans égard à l’âge. Katsaros et Berg11 ont suggéré que la récidive pourrait être moindre chez les sujets plus âgés car il y a moins de risques de croissance défavorable suivant le traitement. Certains dentistes ont traité avec succès des patients pédiatriques avec l'aide de la TOM24,29,34,35 et ils ont rapporté des résultats positifs avec les enfants de moins de 10 ans. D'autres ont suggéré d'attendre que les patients aient 10 ans et plus.50 Selon Klocke16, la fermeture spontanée des béances se produit généralement jusqu'à l'âge de 12 ans.

Conformément à la nôtre, d'autres études sur les béances ont eu des échantillons avec plus de sujets féminins que masculins7,11,33,35, mais le sexe ne semble pas corréler avec la récidive des béances.33,46 On ne sait pas pourquoi plus de sujets féminins étaient impliqués. Cela pourrait être lié à un biais comportemental, les femmes recherchant potentiellement plus les traitements parce qu’elles pourraient être plus intéressées par l'amélioration de l'esthétique et de la fonction. Aux premiers examens par le thérapeute orofacial myofonctionnel, les magnitudes des béances étaient similaires pour les sujets témoins (1-7 mm; moyenne 3,4 mm) et les sujets expérimentaux (1-8 mm; moyenne, 4,2 mm). Les analyses des caractéristiques physiologiques documentées ont démontré d'autres résultats communs aux deux cohortes, y compris une posture de repos de la langue vers l'avant et vers le bas, et une poussée de la langue à la déglutition. Ces résultats sont similaires aux conclusions de Gile7 à l’effet que ’’la présence d’une habitude de langue est reliée à la béance antérieure.’’ Dans notre étude, la présence d’habitudes orales (se ronger les ongles, sucer le pouce, mordre ou lécher les lèvres) était plus fréquente dans le groupe contrôle que dans le groupe expérimental; cela mène à la spéculation que les habitudes orales peuvent perpétuer la position de repos de la langue vers le bas et la poussée de la langue lors de la déglutition. Étonnamment, les erreurs d’élocution étaient initialement plus prédominantes dans le groupe expérimental que le dans groupe contrôle. Ni la correction, ni la rétention des erreurs d’élocution ont influencé de manière significative la réduction ou la récidive des béances, même si les troubles phonétiques ont diminué suite à la TOM. La diminution des difficultés phonétiques et des habitudes orales dans la cohorte expérimentale pourrait être attribuée au changement de posture de la langue au repos, celle-ci passant de basse et antérieure à alvéolaire ou palatine. L’articulation incorrecte des sons linguaux-alvéolaires (t, d, n et l) est typique chez les enfants ayant une position anormale de la langue au repos. Hanson et Mason54 ont proposé que, chez les patients affectés, il est plus facile de laisser la langue basse et contre les dents de devant où elle repose, que de la soulever et la déplacer vers le haut et l'arrière, position adéquate pour la production précise des sons linguaux-alvéolaires. Avec une langue dans une position plus normale au repos, il est plus facile d'articuler tous les sons de façons adéquates. 

La vaste variation du nombre de sessions en TOM (1-32; moyenne 14 +/- 8) était due à la variation de la sévérité des problèmes oraux myofaciaux, des conditions médicales, du niveau d'éducation, de la motivation et de la conformité aux exercices. Aucune variable documentée n’était statistiquement significative pour déterminer le nombre de sessions. Cependant, les sujets ayant assisté à un plus grand nombre de session avaient eu la plus grande amélioration au niveau de la parole. D'autres chercheurs ont déjà commenté sur le nombre de séances ou sur la durée du traitement. Les patients de Daglio et al34 ont reçu en moyenne 24 sessions d'une demi-heure de TOM comparé à en moyenne 14 séances d'une demi-heure dans notre étude. La durée des sessions de TOM pour les 2 patients décrits par Haruki et al24 était 11 mois, avec 8 séances pour 1 enfant et 11 séances pour L'autre. Ils ont signalé que l'élimination de la succion du pouce avait accompli la fermeture de la béance, mais la stabilité à long terme n’était pas reportée. Huang et al20 ont rapporté une stabilité à long terme chez les sujets sans croissance résiduelle après avoir utilisé un écran lingual pendant un an. Certaines études démontrent la fermeture de la béance en éliminant les habitudes du pouce et de langue uniquement, sans appareil,24,33- 35,37-40 cependant que Cooper32 n’a trouvé que peu de différence entre les patients avec béance traités avec TOM vs appareil fixe à écran lingual. Il a étudié 3 groupes: TOM, écran lingual, et contrôle et a constaté que, après 6 mois de traitement, à la fois la TOM et le groupe avec écran avaient un patron de déglutition approprié sur commande, alors que ce n’était pas le cas chez le groupe contrôle. Si le patron de déglutition approprié était devenu une habitude ou s’il n’était effectué seulement que sur commande n'était toutefois pas documenté. Cooper32 a trouvé que, après un traitement avec TOM ou avec un écran lingual, les béances n’avaient pas récidivé.

Les intervalles entre la fin du traitement et le suivi étaient significativement plus longs dans le groupe expérimental que dans le groupe témoin; ainsi, le groupe expérimental a eu un délai plus long que celui de contrôle pour récidiver (Figures 1 et 3). Les résultats montrent qu'en moyenne, les sujets témoins ont récidivé plus tôt que le sujets expérimentaux, s'ils ont au fait rechuté. Bien que plusieurs puissent penser que dans de nombreuses situations la fonction suivra la forme, les résultats de notre groupe de contrôle ont montré exception à ce concept. L'examen en TOM a démontré que les 49 sujets témoins ont perpétué leur fonction anormale avec langue au repos vers le bas et vers l'avant avec poussée de la langue lors de la déglutition, même si leur béance avait été corrigée ou presque corrigée. Les résultats dans la littérature varient en ce qui concerne la stabilité de la fermeture d'une béance. Yashiro et Takada13 ont postulé que la fonction suivait la forme chez un adulte qui pouvait avaler sans propulser la langue. Ils ont signalé qu'après un traitement orthodontique et 2 ans de rétention, lorsqu’une intercuspidation serrée et un bon scellement labial était assurés, il était possible d'obtenir une pression intra-orale négative, paramètre nécessaire lors d’une déglutition fonctionnelle. Olive et Basford14 ont observé une récidive du surplomb dans les 3 mois à 2 ans après le traitement orthodontique, quel que soit le type de rétention. De façon similaire, nous avons documenté des changements dans le surplomb aussitôt que 2 mois après la terminaison du traitement orthodontique actif. Al Yami et al5 ont constaté que seulement 67% des résultats du traitement orthodontique étaient maintenus 10 ans post-rétention, et qu’environ la moitié de la récidive totale (mesuré selon le peer assessment rating index) s'était produite dans les 2 premières années suivant la rétention. Janson et al3 ont évalué la stabilité de la correction de l’occlusion ouverte sur une période moyenne de 5 ans suivant un traitement orthodontique sans extraction en dentition permanente et ont constaté que 61,9% des sujets avaient une correction cliniquement stable de l’occlusion ouverte.

Dans cette étude, aucune béance n'a été utilisée pour définir la récidive, et 63% des sujets expérimentaux ont démontré une stabilité alors que d'autres chercheurs ont considéré de 1 à 3 mm de récidive de la béance comme étant non significatif. (Tableau I).1,6,7,11 En utilisant ce seuil de 1 mm comme référence, 96% sont restés stables puisque que 26 de nos 27 sujets expérimentaux avaient 1 mm ou moins de récidive au suivi. Cette quantité minime de récidive est en contraste frappant avec les études énumérées dans la première section du tableau I, avec une récidive rapportée chez 12% à 60% des sujets après traitement orthodontique sans TOM. Avec l'approche de traitement combinée, l'accent mis sur la normalisation des fonctions orales a très probablement contribué à la stabilité. L'avantage potentiel de la combinaison TOM et traitement orthodontique par opposition à TOM seulement ressort en comparant nos résultats avec ceux des études retrouvées dans la dernière section du tableau I. Dans ces études, la quantité moyenne de réduction de la béance pour les 195 sujets recevant la TOM sans traitement orthodontique était de 2,3 mm en comparaison à 3,6 mm dans notre étude. Les détails concernant la mécanique des traitements orthodontiques effectués n’étaient pas documentés dans cette étude et étaient sans aucun doute variables en raison des nombreuses pratiques orthodontiques impliquées. La seule approche de traitement orthodontique rapportée dans la revue de la littérature ayant montré une récidive minimale était la technique multiloop edgewise.23 selon Kim et al,23 seulement 1 adulte sur les 55 patients (avec et sans croissance résiduelle) traités avec cette méthode avaient une anomalie de fonction et de posture de la langue au début du traitement, et ont eu une «petite quantité de récidive». En plus de repositionner les dents antérieures avec la biomécanique orthodontique, la stabilité du surplomb dans notre étude était probablement influencée par l'élimination des troubles phonétiques et des habitudes orales en plus de la normalisation du patron de déglutition et de la position de langue au repos. Gile7, après avoir étudié 100 patients avec béance antérieure, a déterminé que, puisque le groupe avec récidive avait une incidence plus élevée de problèmes de langue que le groupe sans récidive, les praticiens dentaires devraient avertir les patients avant le traitement orthodontique que la fermeture de la béance est au mieux incertaine s'il y a présence de mauvaises habitudes linguale '.

Carvalho et al36 ont également démontré que l’évaluation méticuleuse de paramètres particuliers avant le traitement d'orthodontie pourrait contribuer à l'achèvement et la stabilité des traitements. Dehan et Lelong46 ont suggéré un tableau simple de dépistage visant à évaluer la présence et la sévérité de la poussée de la langue. Le protocole original (Fig 5) peut être utilisé rapidement comme outil de dépistage prétraitement afin de déterminer l'opportunité de référer à un ORL afin d’évaluer la perméabilité nasale pour respirer chez les patients respirant la bouche ouverte ou avec les lèvres séparées. 

Figure 5 

La référence à un thérapeute en TOM est également recommandée pour une évaluation approfondie des habitudes buccales et des problèmes oraux-myofaciaux afin de déterminer si une intervention est indiquée.

Le mécanisme de la TOM a été suggéré par Svensson et al.55 Il a démontré la plasticité dans le contrôle corticomoteur de la musculature de la langue induite par les exercices d’entrainement de la langue. Cette plasticité du système nerveux central pourrait expliquer pourquoi les patients peuvent apprendre et s'habituer à de nouveaux patrons avec une TOM. Fait aussi intéressant, dans des études sur la durée et l'efficacité des traitements orthodontiques, quand il n'y avait pas d'explications pour les cas où il y avait dépassement du temps de traitement ou pour les résultats mitigés, dans 50% des cas la position et la poussée de la langue ne figuraient pas parmi les variables examinées.55,56 Si les habitudes de la langue avaient été considérées, il aurait pu y avoir un meilleur aperçu de la cause des résultats inexpliqués. La position de repos de la langue pourrait être plus importante que le patron de déglutition chez les patients présentant des béances occlusales.50 Daglio et al35 ont déclaré que le succès du traitement orthodontique et la stabilité de ses résultats sont souvent compromis par l'échec d'identifier les dysfonctionnements et les habitudes de la langue et des lèvres. Les résultats de cette étude et d'autres encore démontrent l'avantage de la collaboration entre les orthodontistes et les thérapeutes myofonctionnels.24,25,29,41,57,58

Cette étude portant sur les résultats des traitements fournit des éléments qui manquaient à ce jour dans la littérature scientifique.18,50,52,53,56 Les résultats de celle-ci indiquent en effet que les patients avec des occlusions ouvertes antérieures, accompagnées d'habitudes orales, de troubles du langage, de poussée de la langue ou d’une position inadéquate de celle-ci au repos ont un risque majeur de récidive après le traitement orthodontique si ces caractéristiques ne sont pas modifiées avant le retrait des appareils orthodontiques. Toutefois, cette étude avait certaines limites à cause de son échantillonnage rétrospectif. Une de ces limitations était que, parce qu’il s’agissait d’une étude longitudinale, certains sujets expérimentaux potentiels avaient déménagés et étaient non disponibles pour le suivi, réduisant ainsi la taille de l'échantillonnage. Une autre limitation concerne un biais inhérent à l’échantillonnage des cohortes recueillies auprès d'un bureau de TOM suite au renvoi par des orthodontistes pour des consultations et des traitements concernant des béances. Ainsi, les 2 cohortes ne donnent pas de données sur les caractéristiques et les résultats des traitements des patients qui ont été traités avec orthodontie seulement.

La stabilité dans la cohorte expérimentale était bonne pour presque tous les sujets et pour un pourcentage plus élevé de sujets que décrit dans les études précédentes portant sur traitement de la béance traitée par orthodontie seulement.1,3,5,7,11,18 Toutefois, le résultat relatif au traitement orthodontique seulement n'a pas pu être déterminé directement sauf pour les 4 sujets qui ont été retraités avec succès, et la taille de cette échantillon était minime.

Pour les futures études, des protocoles pourraient être élaborés afin de comparer les diverses techniques de traitement et de rétention chez les patients traités avec béance concomitante avec une position de la langue ou une déglutition inadéquates. En outre, un essai clinique contrôlé randomisé pourrait attribuer des sujets avec TOM ou sans TOM, avec traitement orthodontique. Puisque la plupart des récidives des béances surviennent dans les 5 premières années, tous les suivis pourraient être effectués à cet échéancier.3,5,6,14,23,28,38,41,57 Les résultats de cette étude, ainsi que plusieurs autres, suggèrent fortement que, pour toute étude visant à évaluer l'efficacité du traitement des béances, une documentation méthodique des habitudes orales et de la fonction (Fig 5) devraient être faites en plus d'évaluer les éléments diagnostiques orthodontiques traditionnels. Ceci pourrait faire la distinction entre les patients qui bénéficieraient le plus de recourir à une combinaison d’un traitement de TOM et d’un traitement orthodontique vs ceux qui auraient un bon pronostic avec l'orthodontie seulement.

CONCLUSIONS

1. La TOM accompagnée par un traitement d’orthodontie s’est avérée être efficace dans la fermeture et le maintien de la béance occlusale chez les malocclusions Angle Classe I et Classe II, et elle a réduit considérablement la récidive des béances chez les patients qui avaient une position basse de la langue au repos et une poussée de la langue lors de la déglutition. La correction de la position basse et de la poussée de la langue ont minimisé les risques de récidive de l’orthodontie.

2. Les troubles du langage et les habitudes orales étaient associées à la récidive mais étaient souvent corrigeables avec la TOM. La rétention de troubles du langage n'empêchait pas nécessairement la correction de la position de repos de la langue et de la déglutition.

3. En plus de la béance dentaire antérieure, les dénominateurs communs dans les deux cohortes à l’examen initial en TOM étaient la position de repos de la langue basse et vers l’avant et la poussée de la langue vers l’avant lors de la déglutition, et les seuls dénominateurs communs chez les sujets expérimentaux qui étaient stables étaient la position palatine de la langue au repos et lors de la déglutition.

Nous remercions l’International Association of Orofacial Myology pour sa contribution financière et son support. L'argent a été remis aux étudiants Amy Davis, qui a aidé à compiler les données; de même qu’à Tang Tang et Toan Pham, qui ont analysé les données. Nous remercions aussi Doug Neeley, directeur du laboratoire de consultation statistique à Portland State University, pour la supervision de l’analyse des données et la rédaction du rapport statistique.

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*Denis Massé HD; Conférencier réputé et riche d’une expérience de plus de 35 ans en pratique privée, il agit comme consultant en organisation clinique et est directeur du programme ‘’Orthodontie et orthopédie dentofaciale pour auxiliaires à l’Institut dentaire international.


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